Episode 38 : C’était au temps où Schaerbeek se rencontrait…

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Troisième partie : Action consciente – Episode 38

Dans le couloir devant mon bureau, je discute avec Sfia Bouarfa. La Région l’envoie en mission à Schaerbeek pour une durée d’un an. Elle est consciente de la difficulté de sa tâche mais elle fait preuve d’une grande motivation et possède l’expérience requise pour braver les pires tempêtes.

Durant notre discussion, elle m’explique qu’elle reçoit les personnes sur le parvis ou dans le couloir, car le Collège refuse de lui mettre un local à disposition !

En fait, mes « chers » collègues n’ont de cesse d’essayer d’empêcher cette médiatrice régionale de faire tout simplement son job. Après l’avoir longuement écoutée, je lui tends la main et lui dis : « Bienvenue au club ! ». Elle en rit de bon cœur.

Sfia, par contre, connaissait mon parcours. Je lui propose de partager mon bureau au sous-sol. Il n’est pas très grand mais en disposant les bureaux de manière structurée, il y a tout à fait moyen de cohabiter, ce que nous avons fait pendant plusieurs mois jusqu’à ce que le Collège l’apprenne. Sfia se vit proposer alors dans l’heure un bureau personnel !

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Lorsque j’invite Sfia à entrer dans une armoire avec miroir qui se trouve dans mon bureau, elle me regarde interloquée. Elle comprend alors que cette armoire n’a pas de fond et donne sur le local d’à côté. C’est mon petit passage secret pour rester en contact avec mon ancienne équipe de collaborateurs qui a toujours continué à m’aider malgré le contexte délicat pour eux. Grâce à la collaboration avec Sfia, nous avons pu résoudre énormément de situations difficiles.

AAA JPVG Photo épisode 38 bis

Sur le terrain, je poursuis ma croisade. Je participe activement au fonctionnement de la nouvelle structure « Maison de la solidarité », ouverte depuis décembre à la rue Van Dijk. Les activités « Bouton blanc » se développent, avec la création de réunions d’information destinées aux pharmaciens et aux médecins schaerbeekois. Nous organisons également des débats dans les écoles et des réunions d’entraide avec les parents de toxicomanes.

Nous lançons dans la foulée une demande de subsides pour des activités sportives à l’attention des jeunes durant l’été et la mise en place d’une ligne téléphonique « Téléphone blanc », afin de mieux répondre à toutes les questions liées à la toxicomanie.

AAA JPVG Photo épisode 38

Une nouvelle idée est en train de germer : la création d’un mouvement citoyen. Celui-ci verra le jour un an plus tard, début 1993.

Entre-temps, j’intègre à mi-temps le cabinet du ministre Didier Gosuin où je collabore au sein de la cellule aides aux personnes, sport et jeunesse. Bref je ne chôme pas, malgré le retrait de mes attributions.

Début avril 1992, je veux marquer le coup : cela fait un an que le Collège a fermé la maison du 99, rue Jérusalem. Nous nous y réunissons devant la porte en ce jour anniversaire pour déposer des fleurs.

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Sur le front politique, le ton monte à nouveau, avec l’arrivée d’André Verhaegen (ex-communiste passé au FDF au temps de l’élection de Roger Nols avant de rejoindre les rangs nolsistes lors de l’éviction de Nols du FDF) en tant qu’échevin. Depuis que Léon Weustenraad était monté comme bourgmestre en remplacement de Nols, une place d’échevin est vacante. Son élection au Conseil communal donne lieu à nouveau à une foire d’empoigne.

Le groupe Nols se compose en effet au Conseil de 15 personnes. Léon Weustenraad, bourgmestre et moi-même (sans attribution) ne participons pas au débat, de même que deux autres conseillers.

Six candidats se présentent : Fernande Philippart, Emile Lambert, Guy Bureau (ces deux derniers anciens échevins), Jacques Offergeld, André Verhaeghen (le lauréat) et, surprise, Roger Nols en personne dont la candidature est présentée par Hugo Van Gompel (ex-échevin également).

Au premier tour, Nols n’obtient que 6 voix, et Fernande Philipart une seule a fortiori la sienne. Verhaegen est élu.

Mais il n’y a pas que sur le front politique que les choses dérapent. Un jeune élève de l’Institut Frans Fischer me rapporte un événement qui va me permettre de recadrer mon collègue de l’Instruction publique Jean-Paul Bosquet, si prompt à critiquer les initiatives des autres.

A demain.