Episode 52 : C’était au temps où Schaerbeek se réanimait…

Troisième partie : Action consciente – Episode 52 

En ce début d’année 1996, les files à la salle des guichets deviennent de plus en plus longues. Certains jours, la durée d’attente atteint les 3 heures. C’est bien entendu inacceptable. Il me faut trois mois pour identifier 12 dysfonctionnements et apporter déjà des solutions à 10 d’entre eux (les deux derniers étant insolubles). De la sorte, j’arrive à diviser par quatre le temps d’attente.

Je cite de mémoire ces mesures : répartition des guichets selon l’affluence, marquoir électronique, distribution de tickets, présence d’un préposé à l’entrée de la salle, mention d’indications claires, mise en place de formations, achat de nouveau matériel, installation d’une nocturne jusqu’à 19h les jeudis, engagement de personnel supplémentaire et finalement création de deux guichets de réserve en cas de grosse affluence.

Lors de l’élaboration du budget pour l’année 1996, je mets en évidence l’augmentation des rentrées financières grâce aux recettes des emplacements de marché, des braderies et des brocantes, qui passent de 1.200.000 FB (30000€) pour l’exercice 94 à plus de 8.500.000 pour l’exercice 95.

Comme décidé lors de la préparation du budget 95, je peux compter sur une augmentation de budget de +/- 4.000.000 BEF. Claude Paulet réalise alors que la différence est principalement liée à la réorganisation des marchés hebdomadaires. Il lui est impossible de réagir sans perdre la face à de tels chiffres. Tant mieux pour le dynamisme de Schaerbeek.

De nouvelles associations de commerçants ont été créées. Elles vont augmenter le nombre de braderies et festivités diverses. Grâce aux nombreux sponsors, nous lançons une campagne de communication présentant le programme de toute l’année.

Un soir, je dîne dans un restaurant espagnol de la place Colignon. Je suis interpellé par un client légèrement éméché, me demandant si je suis Van Gorp. Il commence alors à m’expliquer qu’il ne comprend rien au fonctionnement des marchés à Schaerbeek et j’en passe. Après l’avoir écouté 20 minutes, je lui dis que s’il est à ce point compétent, je me ferai un plaisir de le revoir mais à jeun.

Didier Cooman me rappela comme promis. Il est ensuite devenu un ami et est rentré dans le conseil d’administration de « Schaerbeek la Dynamique ». Par ses connaissances, il a grandement contribué à l’essor des marchés et à l’organisation de nombreux événements.

Comme déjà expliqué plus tôt, nous développons en étroite collaboration avec l’association des commerçants du quartier de Helmet le projet « Helmet 2000 » avec pour objectif de relancer le plus vieux pôle commerçant de Schaerbeek.

La stratégie est la suivante : développement du nouveau marché hebdomadaire du lundi matin, création d’une deuxième braderie début octobre, installation des éclairages pour les fêtes de fin d’année, prise de contact avec les propriétaires des surfaces commerciales vides afin de les aider à trouver des locataires fournissant des services ou produits manquants parmi les 220 commerces installés sur le quartier.

Durant les années « sombres », les Schaerbeekois ont, à cause du sentiment d’insécurité, oublié petit à petit le chemin du parc Josaphat. Malgré l’organisation, pour la deuxième année consécutive, des concerts les mois d’été ainsi que le cortège des voitures ancêtres, la fréquentation du parc reste insuffisante.

Nous décidons avec le concessionnaire de la pergola « Cocozza » d’organiser pour le 21 juillet un événement festif qui se déroulera sur l’esplanade devant le kiosque. L’événement débuterait vers 14h pour se terminer par un bal populaire aux lampions. Pour cette première édition, 1500 personnes se déplaceront. Un extraordinaire succès de foule. Le bal aux lampions s’est déroulé dans une superbe ambiance. La fête du 21 juillet au parc Josaphat vivra de nombreuses années.

Fin août, Georges Hasaert des Classes moyennes me propose d’aller repérer des artistes de rue pour nos événements au « festival des arts de la rue » à Chassepierre. Lorsque nous nous garons, un flash d’actualité à la radio nous annonce la découverte des corps de Julie et Mélissa… Notre sang se glace.

Lors de notre visite à Chassepierre, nous trouvons des tas d’animations inédites et originales. Certaines seront intégrées dans nos programmes dès 1997.

Cette même année 1997, la découverte du corps de la petite Loubna Benaissa a des conséquences sur Schaerbeek. La petite fille est en effet enterrée au Maroc, loin de sa famille. Michel De Herde propose alors de créer un cimetière musulman à Schaerbeek.

Suite à cette demande, le Conseil communal me charge en tant qu’échevin de l’Etat civil-Population de faire un rapport sur la proposition de mon collègue.

A demain.