Episode 77 : C’était au temps où Schaerbeek continuait…

Troisième partie : Action consciente – Episode 77

Daniel Ducarme a la main mais comme il ne peut siéger en raison de son mandat de député européen, le poste d’échevin des Finances revient au FDF. Ducarme entend cependant bien avoir son mot à dire. Contre toute attente,il refuse la candidature de Cécile Jodogne (735 voix), ancienne chef de cabinet de l’Echevin Bernard Clerfayt alors en charge de l’urbanisme et de l’environnement.

Ducarme propose comme échevin des Finances Sait Köse (1061 voix). Certes, il a fait un excellent score pour une première participation à une élection mais Cécile Jodogne n’a pas démérité avec le sien. Elle est aussi la première élue « femme » de notre liste sans parler de son expérience de l’administration et des cabinets ministériels mais Ducarme ne veut rien entendre. La messe est dite.

Je me souviens d’avoir réconforté en tant que président de la section Cécile Jodogne. Ce n’était en effet pas un moment agréable pour l’intéressée comme pour nous aussi.

Devenue conseillère communale, elle ne pouvait donc plus travailler au sein de  l’administration communale. Elle aurait très bien pu démissionner pour continuer à travailler dans un cabinet mais fort heureusement pour elle, elle ne le fit pas. Comme dit le proverbe (l’un de mes favoris) : « Le boeuf est lent, mais la terre est patiente ». Ce fut le cas…

Durant 2 ans, Cécile Jodogne travailla pour le M-Brussels Village rue des Palais, et s’est occupée de la Maison Autrique chaussée de Haecht bâtie par Horta et rachetée par la commune pour la transformer en musée.

Une législature plus tard en 2006, elle devint échevine de l’urbanisme et de l’environnement. Un échevinat où elle excella. Deux ans plus tard, elle devint Bourgmestre faisant fonction lorsque Bernard Clerfayt devint Secrétaire d’Etat au Fédéral.

Après les élections régionales de 2014, elle fut nommée Secrétaire d’Etat à la Région de Bruxelles-Capitale en charge notamment du SIAMU et du Commerce extérieur. Quel parcours ! En politique tout est question de patience lorsque la compétence est présente.

Sait Köse devient donc échevin des Finances. Indépendant schaerbeekois, il possède une entreprise dans le secteur de la construction. Il débarque en politique sans la moindre expérience. J’attire son attention sur la nécessité de faire changer au plus vite sa plaque d’immatriculation luxembourgeoise…

Mais Saït à ses débuts, écoutait et emmagasinait vite les informations. Je lui avais conseillé une secrétaire trilingue pour son cabinet car il est primordial de bien s’entourer depuis le départ. Elle restera d’ailleurs à ses côtés jusqu’à son départ en pension.

Je lui présente aussi une amie Silvana Pavone qui travaille alors à la Cocof et qui a l’expérience de cabinets ministériels. Elle fut conseillère communale à Saint-Gilles où elle lança le « Parcours d’artistes ». Bénévolement, elle va le conseiller et le fera avec beaucoup de didactique et de méthodologie, donnant toujours à Saït Köse la confiance nécessaire en lui notamment pour la prise de parole lors des conseils communaux.

La section FDF est enfin en ordre de marche pour assumer les nombreux défis qui nous attendent au cours de cette législature communale 2001-2006.

Durant six ans, nous avons dû engager du personnel à la Police, au CPAS ainsi que dans les  services communaux qui ne répondaient plus aux attentes du public principalement par manque d’effectifs. Ces renforts avaient évidemment un impact financier non négligeable, qui n’était pas comblé par des rentrées financières nouvelles.

Bien que nous ayons déjà pris des mesures en 1999 et 2000, nous allions encore devoir fournir de gros efforts supplémentaires.

Nous voilà donc réembarqués dans une cavalcade de réunions cette fois-ci d’ordre budgétaire…

Malgré toutes ces réunions souvent de longue durée, il faut continuer à suivre les affaires courantes comme la préparation du cortège de Saint Nicolas, l’élection du Prince Carnaval 2001 avec quatre candidats en compétition Denis Hubert du centre culturel De Kriekelaar, Herwig De Wyngaerd membre du groupe de majorettes « Silver Star » ainsi que les deux anciens Boule 1er et Bill 1er. En ce 8 décembre 2000, jour de l’élection, Francis Duriau fut absent pour la première fois. Cela me fit sincèrement un pincement au cœur.

Sans oublier le marché de Noël place Colignon.

Je consacre aussi beaucoup de temps à m’informer au maximum sur mes futures compétences. Au niveau du rythme de travail, les mois de novembre et décembre 2000 furent infernaux.

Imaginez vous de plus l’ambiance au Collège où la moitié de l’équipe sera débarquée au lendemain de l’an neuf. Idem pour les réunions au conseil communal.

En 1994, les échevins Nolsistes étaient devenus les « gentils » conduits par Francis Duriau. En 2000, ils gagnent les bancs de l’opposition tandis que les libéraux (dans l’opposition de 1994 à 2000) restés alors fidèles à Nols, montent à présent au sein de la majorité.

Vu comme cela la politique schaerbeekoise de ces années-là, était vraiment à l’image de son citoyen René Magritte, complétement surréaliste. Mais c’est grâce à ce surréalisme que Schaerbeek a quitté l’ombre pour la lumière, et ce n’est qu’un début.

A demain.