Hommage à Robert Van Brussel

Lorsque France m’ a proposé de participer à l’hommage de ce jour à son papa, j’ai consulté sur Google le nom de Robert Van Brussel pour voir si je pouvais trouver d’autres informations que celles que je connaissais déjà sur son parcours.
Et ce qui est apparu en premier lieu est un article daté du 8 avril 1991 du journaliste François Robert du quotidien « Le Soir ». On y parle du fait que Robert qui était alors secrétaire d’un échevin à Schaerbeek (en l’occurrence mon secrétaire) devenait échevin à Evere. Cela m’a remémoré tant de souvenirs en quelques instants !
Il faut se rappeler que Robert était fonctionnaire à Schaerbeek. Au début des années 70, il a été chef de cabinet de l’échevin PS Bob Van Brussel en charge des affaires sociales. Suite à la majorité absolue décrochée par Roger Nols, Robert est progressivement ostracisé en raison de son engagement de gauche et de son combat syndical dans lequel il met toute son énergie. Pour lui, il est impossible de se soumettre aux diktats de cette majorité en raison des orientations politiques imposées à l’administration et aux Schaerbeekois.

En 1989, le Collège échevinal décide que Robert sera mon chef de cabinet. Les membres du Collège se frottent les mains en se disant qu’évidemment la sauce ne saurait prendre entre nous en raison de nos visions politiques différentes et que nous allons tous les deux nous épuiser de cette collaboration de prime abord contre nature.
Mais Robert et moi nous connaissons bien. Après cette décision de nouvelle affectation de poste, nous nous réunissons et mettons les choses à plat. Les idées fusent comme des étoiles dans la galaxie.
En quelques heures, nous avons notre plan de bataille. Nous sommes sur la même longueur d’ondes, en totale synergie et confiance réciproque.
Avec le sens aiguisé de Robert pour tout ce qui concerne les arcanes de l’administration, en plus de mon pragmatisme, ce duo va faire des étincelles. Avec les petits moyens budgétaires qui me sont alloués pour mes projets jeunesse (budget annuel de 500 €), il parvient à lever des subsides.
La presse suit de près nos actions de terrain. Elles ont non seulement un grand impact médiatique mais aussi de terrain, avec des mobilisations et le soutien des citoyens.
Sa plume alerte fait aussi merveille. Mais en avril 1991, le Collège décide de me retirer mes attributions scabinales et prie Robert de faire ses caisses, étant muté à l’Instruction publique à l’époque sous la houlette de l’échevin Bosquet.
Cela ne s’invente pas, deux jours plus tard Robert prête serment comme échevin à Evere.

Ce n’est que 3 ans et demi plus tard que Robert terminera finalement de faire ses caisses à l’arrivée d’une nouvelle majorité progressiste avec la liste Duriau, le FDF, le PSC, Ecolo et le PS car entre temps, les lignes politiques avaient commencé à bouger à Schaerbeek grâce à cette dynamique que nous avons impulsée.
Si l’arc-en-ciel sur les bancs du Collège a été possible, c’est en grande partie par le biais de cette impulsion nouvelle et clairement à contre courant. Si la page du Nolsisme s’est tournée, tu en es, cher Robert, sans conteste l’une des chevilles ouvrières.
Tu as été, Robert, un militant socialiste engagé, toujours discret mais en totale adéquation avec ces valeurs de gauche qui t’ont toujours guidées.
Ta force tranquille t’a permis de gérer au mieux de nombreux défis.
Je suis fier d’avoir croisé ta route et que nous ayons fait ce bout de chemin ensemble. Je suis honoré d’avoir côtoyé une personne animée d’autant d’humanisme et de dévouement pour les autres.
Nous savons tous que la disparition de Dina l’amour de ta vie a été une très cruelle épreuve que tu n’as pas pu surmonter malgré l’affection de tes filles Michèle et France et de tes proches.
Aujourd’hui, vous êtes réunis pour l’éternité.
Merci Robert d’avoir été celui que tu as été pour nous tous.
